dimanche 3 décembre 2006

Mercora: partage légal de MP3?

La progression exponentielle du haut débit et la numérisation des CD par les internautes favorisent aujourd’hui l’émergence d’un nouveau mode de consommation de la musique sur internet, privilégiant la diffusion directe plutôt que le téléchargement, ce qui promet de bouleverser le monde de la radio.


Deux logiciels, Mercora et Grouper, surfent sur cette nouvelle tendance : le premier sur un mode légaliste, le second sur un mode communautaire. Tous les deux permettent d’écouter la musique stockée sur l’ordinateur d’autres internautes, sous la forme d'un réseau P2P.

Fort des centaines voire des milliers de fichiers musicaux stockés sur le disque dur de ses utilisateurs, Mercora transforme chacun d’eux en un diffuseur potentiel. À chaque instant, il parvient ainsi à proposer à 200.000 auditeurs l’accès à plus de 7.500 webradios diffusant 12 millions de titres d’un millier d’artistes.

Sa mission est de "recenser et d'organiser le monde de la musique et de rendre les recherches accessibles à tous et l'écoute des morceaux légale".


Son logiciel client, doté d’un moteur de recherche par nom d’artiste, fonctionne comme un véritable juke-box à la demande, doublé d’un magasin de musique en ligne. Il affiche les références des oeuvres écoutées et permet d’acheter en ligne les albums correspondants.
« Nous faisons pour la musique ce que Google fait pour le web »,
clame le P-DG de la compagnie, Srivats Sampath - connu jusque-là comme l’un des fondateurs de l’éditeur de logiciels antivirus McAfee.

Le logiciel client, Mercora IMRadio, a une visée communautaire: il est possible de se logger à un logiciel de messagerie instantanée (Google Talk par exemple) et d'inviter ses contacts, créer un profile, échanger des photos, interagir avec les autres utilisateurs...
« Le principal obstacle à franchir était de savoir comme faire cela légalement. »
Un modèle commercial qui intéresse de nombreux acteurs du marché. Mais après tout, Mercora ne fait que du « webcasting », c’est-à-dire de la diffusion de musique sur IP, au même titre que n’importe quelle webradio. À ce titre, la société a obtenu une licence auprès de l’organisme SoundExchange, qui collecte les droits des producteurs auprès des webcasters américains.
Elle s’est également mise en conformité avec les auteurs et éditeurs au niveau international, en passant des accords avec les sociétés de gestion collective américaines que sont Ascap, BMI et Sesac. Ainsi la boucle est bouclée et le service peut se développer sur un mode commercial. Mercora envisage de le financer par la publicité et par une offre d’abonnement aux utilisateurs, qui veulent bénéficier d’une qualité d’encodage supérieure aux 96 Kbps de la version gratuite.

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